MON 90K DU MT BLANC
- Le Taz Trailrunner
- 7 juil. 2021
- 5 min de lecture
Aire des Parapentes de #chamonix 4h00 du matin ce Vendredi 2 Juillet 2021 après 4 mois de préparation avec le groupe du #coachingproject voila de 1000 Trailrunneuses et Trailrunners prêts pour affronter ce nouveau parcours de 85km avec un plus de 6000m de dénivelé.

Avant toute chose je tiens à remercier l'équipe @polar_france et @on_running pour m'avoir permis de prendre part à cette aventure durant cette période un peu mouvementé. Nous avons pu nous rencontrer lors d'un training camp à la sortie des restrictions kilométriques pour quelques séances dirigées par notre Coach Vincent Viet.
Dans ces nouvelles conditions de courses la place à l'improvisation est terminée, pas simple pour moi qui avais tendance à régler des petits détails en dernières minutes. Oui les officiels sont strictes avec le règlement sanitaire en plus de celui de la course. La dernière étape avant de prendre le départ est la récupération de ce sésame que l'on attend depuis plus d'un an le dossard dans la tranche horaire de réservation, puis présentation du Pass d'accès.
Réveil programmé à 2h30 petite box déjeuner concocté par l'hôtel, un café, préparation des pieds en strappant cette cheville gauche récalcitrante. Je chausse mes baskets, ferme calmement la portant pour prendre la direction de l'aire de départ.
En guise d'échauffement une petite marche d'approche de 1km dans les rues de Chamonix sous un ciel étoilé annonçant une belle journée.

J'aperçois l'arche de départ il y règne une atmosphère paisible presque feutré. Les participants chuchotes entre eux. Les speakers donnent les dernières consignes de sécurités. Le compte à rebours du SAS Elite commence sous des applaudissements. 20 minutes après ce premier départ c'est le tour de notre SAS. Voilà C'EST PARTI ... !!!!!
Les deux premiers kilomètres sont sur le bitume, avec une de presque 5min au kilo, pour étirer notre groupe avant d'atteindre le sentier. la pente s'élève doucement toujours dans un grand silence peu de coureurs parlent. Tout le monde reste concentré sur sa pose de pied, ce serait dommage de se tordre une cheville dès les premier hectomètres. Le bonheur de s me retrouver sur ces lacets de montagnes qui nous prendre rapidement de l'altitude. Après une ascension de 2h30 nous arrivons au premier pointage sous le sommet du Brévent (Altitude 2420m).

Première descente est en plus dans une neige bien tassée, les premières foulées sont hésitantes au premier ralentissement c'est la glissade. Sur certains passages raides la descente se fera sur les fesses dans les sillons tracés par les concurrents de devant. Par contre attention au pierres qui peuvent dépasser et aussi à contrôler sa vitesse.
Cette moitié de pente achevée j'arrive au premier ravitaillement. Je me retrouve dans une file d'attente pour avoir accès à la tente. Masque sur le visage, ouverture des flasques, remplissage et perception des portions individuelles emballées. La majorité des victuailles sont sucrées (compote, patte de fruit, madeleine,....), des boissons chaudes, et ouf de la soupe de vermicelles. Dommage que nous aillons pas eu la possibilité dans un peu de fromage, du saucissons, des tucs mais aussi un peu des fruits. Cette première pause fut express.
Maintenant c'est parti pour la jonction vers la première Barrière Horaire de la Flégère par un sentier alternant entre petite descente, montées et même parfois de belles marches d'escaliers en bois massifs. La Flégère est atteinte en 3h43, la course peut continuer. Direction la Tête au Vent en empruntant le chemin du retour de ma C.C.C 2013 et mon U.T.M.B 2015.

Cette fois-ci ce sera de jour est en légère montée et avec moins de fatigue. Cela n'empêche pas que cette partie soit lancinante pour basculer dans la longue descente en lacets vers le Col des Montets 650m négatifs en 4km au milieu de beaux rochers et de quelques hautes marches. Le faux plat descendant vers le ravitaillement du Buet fera refroidir les cuissots. Après une soupe et une compote se reprend mon chemin.
Cette portion semble moins cassante et plus régulière je me surprend même à trottiner sur certaines portions propres. Toute la grimpette sera entrecoupée de torrents et de cascades une vrai ambiance de montagne. Le 35ième kilomètre se terminera en haut d'un alpage au niveau du Refuge de la Loriaz après 7h30 et 2800m de D+.

Maintenant il ne reste plus qu'à rejoindre Vallorcine. Les gambettes ont des fourmis je les laissent légèrement filer. Trois kilomètres plus bas l'organisation nous à réserver une petite amorce de la montée au Barrage d'Emosson. A cet instant ma boule habituelle, à l'estomac, apparaît. Rien d'alarmant cela devrait passer je ralenti un peu avant de toucher enfin le bitume à proximité de la frontière Suisse.
Nous remontons le long de la voie ferrée pour aboutir après 2km au ravito. Voilà la mi-course. 43ième kilomètre pour 9h00 de course. Légèrement plus que ce que j'avais prévu mais rien d'inquiétant les jambes sont là. J'ai même l'aisance de pouvoir aller au toilette sèche sans problème "déposer le bilan" (désolé).
Je repars au bout de 20 minutes pour le morceau le plus technique, la grimpette et la descente aux Aiguilletes des Posettes pour rallier le Tour. Les deux premiers tiers de la montée sont en forêt mais la pente est plus raide. Au sortie du bois nous voilà sur les pistes de skis pas de virage Dré Dans' L Pentu. Pour la première fois je pioche un peu, je m'octroi une pause en me ravitaillant et en contemplant le paysage sublime.

1h50 après je touche le 50iéme km. Avec prudence je bascule vers le Tour. Le premier tiers est très technique j'y prends mon temps les marches bois me rappelle les escalier que nous descendions dans le Cirque se Salazie. Au ravitaillement du Tour il ne reste que 30km avec deux grimpettes. C'est reparti après 17min avec une jonction roulante qui passe crème même si le sommeil commence à se faire sentir.
Plan Joran me voilà sur le profil la pente semble raide mais au fil des pas le single est juste magnifique il est propre se monte tranquille mais à quelques mètres de sortir un coup de pas bien à l'estomac. Je me pose pour laisser, profite pour faire aussi la pause pipi. Là aussi tout va bien. Y a que l'estomac. Je repars pour rejoindre le Plan. Une bonne descente tout en trottinant et c'est le Bois. Tout revient je rattrape du monde, je discute, le temps passe plus vite, peut être pas les kilomètres, mais c'est bon pour la tête. Voilà le plat et le ravitaillement. Passage au contrôle matériel avant la nuit, lampe Ok , couverture de survie Ok, téléphone encore avec de la batterie. J'essaye de trouver quelque chose d'intéressant à manger mais comme sur les derniers postes rien de vraiment appétissant.
Je ressors m'assoie par terre et là je suis pris de tremblement incontrôlable. Je m'habille en mettant ma sous couche et ma veste de pluie mais rien à faire cela ne s'arrête pas. Je n'éprouve aucun sentiment d'euphorie comme lors de chaque fin de course. Je ne me vois pas finir. La dernière montée est assez longue mais il y a une traversée que je vais faire de nuit vers 22h00-23h00. Je prends le temps de la réflexion et je décide de décrocher mon dossard et de le rendre à l'organisation.
Je rentre ensuite à l'hôtel et je vais mettre plusieurs heures à me réchauffer même la douce chaude n'accélèrera pas le processus.
Voilà ce premier dossard ce termine par un Do Not Finisher à 15 km de l'arrivée.
J'aurais aimé que ce 13iéme plus de 80km se termine autrement mais les planète ne sont pas alignées. Je n'ai pas de grandes capacités physiques, j'ai besoin que tout soit bien huilé. Je pense que cette course aura été l'huile pour la prochaine.
Je vous donne rendez-vous fin aout pour une nouvelle épopée.!!!!
Merci encore pour vos encouragements.
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